mardi, mai 30, 2006

“El 9erd fi 3ine ommou ghzel”


Nous étions maman et moi dans la voiture, il faisait chaud et surtout poussiéreux (je ne vous apprend rien) et je lui balance tout d’un coup… j’étais heureuse et surtout soulagée qu’elle l’apprenne enfin.
Contrairement à ce que je m’imaginais elle était déçue. « Une fille aussi belle et intelligente que toi ! »
-maman je t’en prie « el 9erd fi 3ine ommou ghzel » !
-mais tu es belle bon sang, douce, raffinée et j’en passe… pourquoi çà !? …et tes rêves de grandeurs et de famille nombreuse ?
-…maman… s’il te plait arrêtes…
-rien ne presse ma fille…tu as tout le temps pour y réfléchir.
-maman c’est mon dernier mot...
- tu auras l’occasion de connaître mieux, faut pas se précipiter …
- tous les fils à papa que j’ai connu étaient superficiels, frimeurs et coureurs de jupons …
- ce n’est pas vrai çà…il faut pas… tu es… bla bla bla …
- maman je ne veux pas ressembler à tout le monde. Il me convient…
…J’ai omis d’ajouter que dans ses yeux je me sentais femme et que mon port de tête racé ne l’intimidait pas quand il s’agissait de me remettre à ma place quand je commettais un travers…
Au lieu de çà j’ai pleuré une bonne partie de la nuit.

lundi, mai 29, 2006

samedi soir à La Goulette

Un resto glauque, une bouffe infecte mais on a ri aux larmes. Un de ces rires stupides et débiles à souhait. On s’est gouré de resto, certes, mais on a passé une agréable soirée. Sauf qu’on s’est senti un peu gênés vis-à-vis de notre copain français qui venait de débarquer tout fraîchement de paris et qui a mangé tout ce qu’on lui a servi, sans relever…alors que franchement je vous le dit c’était INFECTE. On nous a même servi un poisson vieux de deux semaines à en croire l’odeur et le goût. On s’est quand même un peu défoulé sur le proprio du resto qui a essayé de s’excuser, tant bien que mal en nous offrant un autre plat à la place et du thé à la menthe (l’imbécile). Bref, si jamais vous comptez manger à la goulette évitez l’Aquarius.
ps: un coucou à Sami qui m'a proposé son aide mais à la quelle j'ai pas eu recours. wehed lezem yesma3 klem elli akbar mennou ;)

vendredi, mai 26, 2006

bonne fête maman

c'est parce que tu es la plus belle, c'est parce que tu es la plus tendre, c'est parce que tu es mon exemple et mon idole que je souffre de ne pas pouvoir t'offrir les plus belles choses de ce bas monde. en attendant, je vais aller faire du lèche vitrine pour te dénicher le truc qui te fera plaisir. maman je t'aime

j'ai le vertige...mais çà vous le savez déja!


… j’ouvre les yeux. Je me lève et je regarde tout autour de moi. Rien.
Aucune présence, aucun bruit et pourtant …
Je renifle ma peau et je sais qu’il est passé par là …qu’il est passé par moi.
Je me lève langoureuse et flétrie, je pose mes pieds par terre. Un parterre froid et hostile. Je courbe le dos jusqu’à toucher le sol de mes mains. Du bout des doigts je parcours le tracé de mes pieds. Je me lève. Un miroir dressé au pied du lit, contre le mur reflète une silhouette, à priori la mienne. Grande et filiforme. Je détourne le regard. Mon corps, désormais, ne m’appartient plus…
Je me retourne vers la fenêtre. Une lumière sombre s’y dégage, une lumière obscure. Je relève mes cheveux, les ramasse comme des débris de verre et les attache fermement. Ils me font mal. Et le souvenir me revient…je me rappelle l’odeur de sa peau, le toucher de ses mains, la force de son torse et l’ampleur de ses gestes… je ne respire plus



Est-ce important après tout de respirer, est-ce nécessaire après çà de rester en vie…
Il me tient. Je dépends désormais de lui. Je dépends à jamais de ses mains de sa bouche, de son souffle, de son odeur, de ses pensées, de ses caprices, de ses envies…
Il me serre. Et me sert le verre de l’ivresse…

lundi, mai 08, 2006

la mort respire et la vie se déchire



Mes nuits étaient longues et vides.
Je me couche dès que le soleil se cache ou, dirais-je, je me cache dès que le soleil se couche... mes rêves sont insignifiants à mesure que mes journées sont fades et ma vie est terne. J’inhale l'air pour ne pas mourir et nourrit mon corps pour qu'il puisse me porter encore. Je ne change pas ma taie d'oreiller pour avoir encore des traces de vie dans mon lit...mon corps est en berne et mon coeur n'a pas son mot à dire…il bat, non, il se débat pour me maintenir en vie.
Je suis dans une bulle et ma bulle rétrécit de jour en jour…non détrompez-vous je ne manquais pas d’oxygène, je me sentais sereine et heureuse dans ma torpeur que je cultivais par peur du bonheur… notion utopique de toutes les manières…
Ma bulle rétrécissait et je m’appliquais à me sentir heureuse alors que je manquais d’air. Alors je dors…je dors…je dors…
Quand ….par une nuit hivernale j’entendis un bruit…un bruit sourd, un bruit intriguant et inhabituel. Un bruit qui me tire de mon sommeil...
J’ouvre les yeux et là à ma grande stupeur je vois une main collée à la paroi de ma bulle. Je pousse un cri inaudible et sursaute …la main ne bouge pas, elle ne fait que sentir le froid que dégage la bulle, la main explore et la surprise se ressent à travers la moiteur qui l’entoure. La main est inerte mais elle respire. Elle respire le désir de toucher. Elle respire l’envie de serrer, de caresser et de peloter… je garde les yeux fixés sur cet imposteur…elle ne bouge toujours pas. Elle épie sa proie….
Et puis un bruit de souffle s’entend au loin, je m’approche de la paroi et j’écarquille les yeux et là je la vois…charnue et pulpeuse, je la vois haletante et humide, je la sens affamée et sournoise… elle est là entrouverte et le souffle saccadé…elle espère attraper au vol une oie égarée. Je me lève de mon corps meurtri par l’oubli et je me colle à la vitre, toute retournée par cette visite inopinée.
Je voix une mains et une bouche et ….des yeux qui me transpercent et me boulversent…je tremble.
Je tremble et je suis parcourue de frissons. Je tremble et j’ai la sensation pour la première fois de manquer d’air. J’étouffe, et des spasmes me secouent le corps. Je sens une chaleur me parcourir et une tension monter…monter…monter en moi….
La bulle éclate.
Son souffle monte jusqu’à moi, m’effleure le cou, la joue et puis les lèvres…ma peau palpite et mes battement de cœur se précipitent. Je tremble.
Il lève la main, il la passe entre mon bras pendant et ma taille fébrile et la passe tout au long de mon dos. Mon dos sue. Je tremble.
Ma tête balance d’elle-même en arrière et mes yeux mi-clos implorent les cieux de m’épargner la douleur. Je tremble
Il me touche, je le sens. D’un toucher doux et léger il parcourt ma peau et s’agrippe à ma taille. De ses yeux forts et insolents …. Je le sens me transpercer du regard.
Je le sens vouloir me tuer, me finir.
Il avance d’un pas. Je ferme les yeux et je sens sa peau coller à la mienne. Je retiens ma respiration et je balbutie ma dernière prière. Son parfum m’effleure les narines et défonce la porte de mon âme…j’ai peur… Je tremble.
La peur m’assaillit et m’étouffe. Je suis raide, je suis aussi immobile qu’un roc résistant à un océan déchaîné.
Il me serre contre son corps à un tel point que les battements de nos cœurs s’entremêlent. Il respire dans le creux de mon épaule, le long de mon cou et dans mes cheveux en bataille. Le temps s’arrête.
à suivre...