Merci, merci et encore merci!

Sœur Emmanuelle est morte. Je sais que la nouvelle a affecté l’occident plus qu’elle n’a affecté l’orient. Parce qu’elle est judéo-chrétienne. Or la mort de sœur Emmanuelle devrait nous affecter tous parce qu’elle a aidé les terres du sud plus qu’elle n’a aidé le nord.

Membre de la congrégation Notre dame de Sion, sœur Emmanuelle a passé sa vie à venir en aide à des enfants démunis. Elle enseignait les lettres, en Turquie, en Egypte, au soudan ou en Tunisie. Elle a passé plus de 20 ans de sa vie, partageant la vie de jeunes délaissés d’un bidon-ville cairote. Elle leur apportait aide et soutien à travers son association Asmae crée en 1980. Je voudrais porter un hommage à cette femme parce que j’ai grandi sur les bancs de l’école Notre dame de Sion. Je n’ai pas eu sœur Emmanuelle pour enseignante mais j’ai eu des religieuses qui comme elles, ont passé leur vie au service de jeunes tunisiens, leur apprenant le meilleur de la culture occidentale et surtout française. Des centaines de religieuses des quatre coins du monde venaient pendant la colonisation et longtemps après, transmettre le savoir et la culture d’un autre monde. Si Notre dame de Sion était à l’origine une structure religieuse dont le but est donner de l’instruction aux pauvres, elle est devenue après des années, une école où la classe aisée du pays, confiait leurs enfants pour leur permettre d’avoir la meilleur éducation qui soit. Tous ce qui pouvait être meilleur en matière d’éducation : La culture du partage, de l’amour des lettres, le sens de l’engagement, le respect, les bonnes manières et surtout la tolérance. Il y a une nuance considérable entre ceux qui avaient fait leur études dans les écoles françaises et ceux qui les avaient poursuivies dans des écoles religieuses. La discipline et tout autre, les règles s’appliquent avec plus de rigueur et l’apprentissage se fait bon gré mal gré. Les religieux sont des hommes et des femmes que j’admire particulièrement. Ce sont des êtres d’une droiture et d’une bonté exemplaires. Ils m’ont tout appris, et je leur doit tout. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas de la même religion que la notre qu’il nous faut oublier tout le bien qu’ils ont fait dans notre pays. Très peu de gens en parlent, mais beaucoup de l’ancienne génération, leur sont redevables.


Sœur Emmanuelle a écrit un livre sur sa vie et son parcours avant qu’elle ne disparaisse il y a quelques jours à la veille de ses 100 ans. Sœur Emmanuelle a fait l’objet d’un portrait dans le magazine Marie-Claire il y a une semaine. Concernant son rapport à dieu et à la foi elle avait dit qu’elle donnait raison au thélologien Français du 17 ème siècle , Blaise Pascal qui disait : "Il n'y a pas de preuve définitive de l'existence de Dieu. Soit tu renonces à croire, et ce sera douloureux ; soit tu fais le pari que Dieu existe, et si tu te trompes, tu ne risques rien." ».

Paix à ton âme