
Ou juste la peur de vieillir?
Ceci est un blog ennivrant
Je me suis posée la même question plusieurs fois mais la réponse ne vient pas
hier encore je me suis posée la même question : le sauras-tu un jour, qu’est-ce que tu ferais si tu regrettais, les jours, les nuits, pourquoi choisiras-tu toujours le chemin le plus compliqué, pourquoi choiras-tu le dur alors que le tendre est à portée de main ?
Et il y a cette voix qui me dit « mais c’est parce que t’es tordue ma fille…tu n’arrêteras jamais de faire décupler les sensations…le mal et le bien… le fil du rasoir…l’euphorie du moment… » La voix qui m’insulte, qui me fait la morale, qui me donne envie des fois d’en finir…et puis non je n’en finirai jamais parce que je ne serai jamais dégoutée de la vie. J’aime trop l’amour que me portent les uns et la haine que me portent certains. Tout ça me donne des ailes. Je ne saurais dire avec exactitude si j’aime plus l’amour que la haine, mais je me nourri de la passion, de la violence des sentiments. Bon alors maintenant que c’est dit, est-ce que j’y vois plus clair ? Non pas plus clair qu’hier soir, quand j’ai découvert que je ne serai réduite qu’à un être vivant d’espèce humaine, de sexe opposé au mâle. Je ne sais pas si je pourrai vivre ça. L’expérience d’être un être humain. Vous allez en rire. Mais je me répétais quand j’étais petite que je devais être dans une autre vie, d’une autre conception. Peut-être un être humain, mais quelqu’un d’exceptionnel, qui aurait eu un don exceptionnel. Une personne connue certainement.
J’avais le sentiment étrange d’avoir un rapport privilégié avec les lettres, de les avoir toujours aimées. Je me souviens même qu’à l’âge de 4 ans ma maitresse de la maternelle avait demandé si quelqu’un connaissait quelques lettres en français. Je me suis mise debout et j’ai récité tout l’alphabet. Elle n’en revenait pas. Rien qui ne me semblait étrange, ma tante m’avais appris mon alphabet et à compter alors que je venais juste d’apprendre à parler. Je ne griffonnais jamais de dessins mais toujours des mots. Et je disais à mes sœurs qui voulaient jouer avec moi que moi, je ne jouais qu’à la princesse. Intouchable mais très généreuse.
Je voulais faire régner la paix. Je ne faisais que ça …donner. Je ne m’empêchais pas de donner, pour n’être redevable de rien. Plus je donnais plus je me sentais libre. Je donnais de moi, à travers les mots, les gestes, le corps et l’esprit. Je me dédoublais pour faire plaisir à tout le monde. J’avais et j’ai toujours une empathie extraordinaire. Je pleurais quand quelqu’un pleurais et riais à la joie des autres. J’étais très sensible à la douleur, à la privation, au malheur, à l’injustice et à la tyrannie. Et me voilà maintenant entrain de me faire subir ce que j’épargnais aux autres. La tyrannie de moi-même.
Comme ça.
PS HORS SUJET: hier j'ai regardé deux films
Le premier est au titre de "Soumission ", à voir surtout pour la belle fille ...y a aussi un beaugoss qui te déshydrate tellement qu'il te fait baver! :)
le second j'en parlerai demain dans une note plus longue, parce qu'il vaut vraiment le détour.
allez kiss
moi : c cool.
elle : tu sais elle m’arrive au genou, et puis elle était un peu trop grande au niveau des épaules, je vais l’emmener chez le tailleur pour qu’il me la reprenne un peu.
moi : oui tu devrais…
elle : tu c quoi Sissi j’aimerais bien la mettre et te la montrer et tu me diras ce que t’en pense.
moi : oui bien sûr
elle : 1 minute ne quitte pas je l’enfile et je reviens…( elle part et elle reviens aussitôt)
quand j’aurais fini de la mettre je te sonne ok ?
moi : oui oui je suis là
Il était 21h 05 . J’entends au loin le générique de Maktoub. Je me lève. Je vais devant la télé. Je me dis que qd elle sonnera j’entendrai, les baffles étaient allumées.
1h plus tard, maktoub est fini. Je retourne devant l’ordi et tu c quoi ? 14 demandes de conversation video. Et elle c déconnectée. Et moi je me suis demandé pq je n’avais pas entendu sonner !! en fait le volume était à son minimum. Je me demande pq d’ailleurs je te jure ! Bon elle ne c plus connectée en 48h. Je prends mon courage à deux mais e t je l’appelle. AH non je n’ai pas son numéro de portable. J’appelle sa mère pour lui dire de me le donner. Ma tante surprise me le dicte en détachant les lettres comme si j’étais trisomique. Elle devait pensais que j’avais un truc grave vu que moi je ne l’appelle jamais d’habitude. Et j’appelle mimi. Parce que moi g pas la conscience tranquille si je c qu’elle m’en veut pour pas avoir vu sa robe… elle me fait au téléphone avec un air hautain que nous sommes seules à connaitre le secret : « Ouiii, qui est à l’appareil ? »
Moi : « mimi c’est moi …» (Bien évidemment elle sait que c’est moi !)
Elle : ah zizi c toi …
Bon, je c déjà qu’elle m’en veut.
Moi : Alors ta robe ?. tu sais avant-hier j’avais pas fais exprès mais le son du pc était coupé je ne t’ai pas entendu sonner. Je suis désolée ma chérie. Vraiment.
Elle : oui ouii on avait compris que madame avait plus important à faire…
moi : non je te jure que le son…ché pas ce qu’il a …je pensais que ça marchait…. Oui je sais que juste avant on parlait… mais je ne sais pas ce qui est arrivé…chui bête ma parole, je regrette.
Elle : …Oué d’accord on a compris… bon alors tu te grouille pour le visa… on part à la date prévue …moi c déjà fait…on ira à Paris, ensuite à Toulouse. Pas de lapin sinon je te tue zizi !
Je n’osais pas lui dire que je devais passer quelques jours ailleurs qu’à Toulouse. Je me suis tue.
Moi : mais biennnnnnnnnnnsuuuur ! Tout sera prêt à temps ne t’inquiètes pas !
Elle : heyy remarque je vais venir en Tunisie pour une semaine. Tu nous prends un hôtel à djerba ?
Moi : c’est super : ok ça marche pour Djerba.
(Entre temps g changé d’avis, je ne vais plus à Djerba pour une raison qui ne regarde personne, mais je ne lui ai pas dis ! elle va apprendre ce soir que ça sera Hammamet qu’elle déteste)
ah oui que j’ai aussi annulé mon voyage pour Paris…
ça promet :s
Hier, j’ai regardé un film intitulé Cashback. Un long métrage réalisé par Sean Ellis, un réalisateur qui ne m’évoque rien (nouveau dans la profession ?), avec dans le rôle principal un jeune garçon, et autour de lui de jeunes acteurs. Fragiles et beaux.
Je ne sais pas quoi penser au juste. Est-ce à cause de la léthargie qu’incombent cette chaleur et la rupture du jeun, ou bien à cause de la sensibilité à fleur de peau que je traîne depuis quelques jours, que j’ai eu la chance d’apprécier cette œuvre. Il m’a plu, il m’a touchée, il n’est pas anodin.
Il est différent de ce que l’on peut voir ailleurs. Il allie avec subtilité et justesse, la fiction romanesque à la réalité crue. Je ne sais pas ce que pensent les critiques de cet essai, parce que ça m’a semblé en être un, mais moi je vous conseille de le voir. Il est émouvant. Pour les amateurs d’histoires d’amour impossibles, d’insomnies ravageuses, de belles peaux, de chair (ceci n’est pas un message subliminal ;) ) et surtout d’art, ceci est le moment de souffler. De prendre votre temps.
"Les écrivains sont cliniquement classés comme bipolaires et schizo !! t'es un grand écrivain" qu' il me dit .....
Quel bonheur d'avoir un ami comme toi, qu'est-ce que ça flatte l'égo bordel! :D
Je ne lui ai toujours pas dis. J’avais posé sur la table de la cuisine une pochette bleue. Mon passeport, une pièce d’identité, l’argent, et la réservation d’hôtel, s’y trouvaient depuis jeudi soir. Je n’ai pas osé. Je l’ai répété une centaine de fois dans ma tête, lorsque penchée sur le robinet de la salle de bain, je me lavais le visage. Non je ne me lavais pas, je me tenais éveillée, au contact de l’eau froide. Et je me répétais dans ma tête des centaines de fois lorsque je pliais son linge, je m’imaginais lui parlant de nous, de cette horreur, de cette souffrance.
J’avais laissé dans la penderie, mes robes d’été, mes sandales, mes chaussures de danse. Dans un flacon macérait les dernières essences du parfum que j’ai porté l’hiver dernier. Des épingles à cheveux, des boucles d’oreilles noircies par le temps, une dizaine de pots de crèmes, des tickets de caisse, de la monnaie, des boutons tombés de mes affaires, et une aiguille, trainaient à côté. J’ai posé un regard de celle qui se convainc d’avoir fait le nécessaire, avant de refermer. Le remord ne m’a pas effleuré un seul instant, les regrets fusaient dans ma tête. Et la peur.
Il était 14h23. J’ai regardé l’horloge de l’ordinateur encore allumé sur la table d’entrée. Il n’a pas cillé. Il attendait. Il savait que quelque chose de décisif allait se passer. Que j’allais enfin parler. Il craignait quand je parlais, comme quand moi je craignais qu’il ne parte par la porte arrière. J’ai toujours craint qu’un jour il ne se languisse de la douceur, de l’humilité et de la patience dont j’étais capable et qu’une autre, plus reconnaissante, l’attende quelque part, le sourire menacé.
Lui, il avait la peur de ne jamais combler la brèche. Cette capacité inouïe de ne jamais crier à la satiété. Telle une éponge, j’absorbais son amour, sa passion, sa colère, sa foudre et sa loyauté aussi. Il ne suffisait jamais de sa personne, jamais de ses actes, manqués ou réfléchis. J’absorbais pour mieux le surprendre, pour le voir heureux et aussi pour l’humilier. Il ne regardait pas au fond de moi. Il regardait à travers. Je l’ai su le soir où, pensant bien faire, il m’a emmené faire les magasins pour m’offrir ce que je désirais le plus pour nos noces de froment. Il avait oublié la surprise. La joie. Contre son gré j’avais choisi une nouvelle parure de lit. Dans un grand magasin où l’argent et l’égo font bon ménage, j’ai choisi la parure la plusbelle. Lui il dira que c’est la plus chère.
Il ignorait que le contact de ces tissus en coton de soie gris perle, n’était fait que pour faire durer l’envie. La sienne, de me toucher encore et encore. C’était un message. Il ne semblait pas avoir compris. Il regardait ailleurs, probablement la french manucure de la vendeuse qui d’un revers de main, faisait étaler de la dentelle, du shantung, crêpe, voile et satin sur la surface en bois rutilant. Et d’un coup je lâche un rire gai et hautain. Et les clientes du fond de leur parfum capiteux ce sont retournées. Il me regarde ahuri :« Qu’est-ce qui se passe ? » je dis confuse « Oh non c’est rien, j’ai oublié de te dire que j’avais prévu une surprise pour toi. La surprise devrait arriver à ton bureau. Maintenant que tu es là, ça a tout gaché». Surpris il ne savait pas quoi en comprendre. Je me colle à son oreille, et je lui dis taquine « ne t’inquiète pas, ce soir de me ferai pardonner », et c’est à la vendeuse que j’ai fais un clin d’œil complice. Elle a souri, elle ne savait pas à quoi, ni pour quoi. « C’est celui-là que je veux, ayez l’amabilité de m’en faire un paquet, c’est pour offrir », il reste sans rien dire. Il se demande ce que je suis en train de faire. Une fois la nouvelle literie emballée, il en était ravi, j’avais l’air ravie. La vendeuse aussi. J’étais surprise par le pouvoir que pouvait exercer une démarche quelque peu primaire.
Il a pris le sac, poussé la porte du magasin et s’est heurté à cet homme se tenant sur le pas de la porte, le portable à l’oreille. Il y avait aussi cet enfant dans sa poussette. J’ai souri. « C’est beaucoup mieux quand tu souris » qu’il me dit. Quand je vois des enfants, oui. Je me suis penchée, de sa main elle s’est agrippée à ma chaîne. Deux anges et un petit démon en pendaient. J’ai cédé, et mes cheveux se sont emmêlés à cette odeur de blé… Il m’a prise par la main. Doucement telle une enfant, j’ai trébuché dans mes escarpins, je ne voulais plus partir. La fille, parce que c’était une fille de près de neuf mois d’âge, avait un œil miel et l’autre vert. Je n’ai jamais vu d’aussi beaux yeux de ma vie. Elle se tenait à mes anges… et l’histoire n’est pas finie.